L'histoire

d'Ödland

« Chers amis, nous sommes Ödland.

Nous aimons vents et violons, nuages et pianos.

Il faut que nous rêvions pour ne pas oublier ce paysage.

Nous sommes nés dans un train fou et voyageons avec des fantômes.

Notre ombre va renaître car le passé nous éclaire.

Chers amis, bienvenue sur nos terres. »

En allemand, “Ödland” signifie littéralement « terre en friche », mais chez Lorenzo Papace, Alizée et Léa Bingöllü, ce mot devient le nom d’un territoire onirique, une enclave secrète.

Ödland est une traversée. Une errance dans les marges. Cette page est une tentative de cartographier ce territoire invisible.

Une manière de dire que le monde d’Ödland existe, bien que personne ne sache vraiment où il commence, ni où il finit.

1

Une histoire en friche

Naissance d'un groupe hors normes

Ödland est une contrée oubliée, dissimulée au-delà des cartes, où flottent des brumes épaisses, des souvenirs enfouis et des murmures fantomatiques.

Né à Lyon le 13 décembre 2008, jour de la Sainte-Lucie, Ödland est un groupe indépendant français qui compose un univers musical et visuel singulier, à la croisée du théâtre, du folklore, de la poésie sonore et d’une critique du monde moderne.

Formé autour de Lorenzo Papace, Alizée Bingöllü et Léa Bingöllü, le groupe mêle instruments acoustiques (piano, violon, jouets), récits étranges, esthétiques anciennes et visions oniriques.

Leur musique, folk sombre teinté de jazz, entièrement autoproduite, explore des territoires fantastiques où se croisent la mélancolie, l’ironie, l’histoire européenne, les utopies oubliées et les désastres industriels.

Album après album, le groupe trace un sentier sensible, libre et cohérent.

Ödland ne suit pas vraiment de mode : il construit patiemment un monde parallèle, critique, poétique et habité, où la mémoire, l’imaginaire et l’artisanat résistent à la vitesse et à l’oubli.

Chaque chanson devient un petit théâtre hanté, chaque concert une cérémonie.

On y entre comme dans une lande brumeuse, peuplée d’étoiles mortes.

Ödland, c’est d’abord un mot. Celui que la photographe Isabelle Royet-Journoud a soufflé à Lorenzo Papace en 2008 pour nommer un projet musical naissant.

Un mot allemand qui désigne les « terres dévastées » ou « en jachère » — des friches industrielles rendues à la nature, aux ronces et aux fantômes. Un mot à la fois surprenant et évocateur, qui cristallise l’esthétique étrange et poétique du groupe dès sa genèse.

Les premières années du groupe s’écrivent à quatre voix. C’est une époque de recherche sensible, d’essais sonores et de bricolages féconds.

Les premières compositions sont enregistrées avec des moyens simples : piano, violon, jouets, ukulélé, petits objets détournés, récitations poétiques.

L’architecture sonore est très marquée, évoquant les films muets, les ballets anciens, les fêtes populaires disparues.

Dès 2009, le groupe diffuse ses chansons sur Myspace, et les premiers concerts les mènent en France, au Royaume-Uni et en Allemagne, embarquant un public curieux dans un monde parallèle de voyages fantastiques, de personnages perdus et de souvenirs rêvés.

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Aux lisières de la modernité

Des débuts poétiques et bricolés

Le 16 mai 2009, sur un bateau à Lyon, Ödland donne son tout premier concert.

Une image fondatrice : celle d’un groupe embarqué sur les flots d’une aventure musicale.

Les premières chansons sont enregistrées à la maison, dans une atmosphère acoustique volontairement lo-fi, comme si la fragilité du son participait d’un lien plus direct avec l’auditeur.

Ödland sur La Marquise, 16 mai 2009

EP The Caterpillar (2009)

Album Ottocento (2010)

En 2010 paraît Ottocento, premier album autoproduit, au design graphique entièrement réalisé par Lorenzo.

Véritable cabinet de curiosités sonores, il révèle la singularité du groupe : une écriture narrative, chaque morceau étant un récit un peu fou, un monde en soi.

Un thé chez les fous

Dans Ottocento, on perçoit l’influence de The Caterpillar, leur premier EP, mais aussi un goût affirmé pour Lewis Carroll, l’absurde et l’enfance.

Dans Les yeux de l’oiseau, Mon capitaine ou Train le groupe mêle piano, violon, scie musicale, jouets détournés, et une forme de naïveté lucide pour évoquer les fleurs poussant dans les interstices des zones liminaires, les odyssées mentales d’un navire sans port, ou les dérives d’une locomotive devenue monstre.

Train est une pièce essentielle : elle décrit d’abord avec précision la mécanique ferroviaire avant de basculer dans une fable d’horreur industrielle, où le progrès s’emballe et déraille, broyant tout sur son passage.

Première tournée en Angleterre et Allemagne, Été 2010

Les concerts sont conçus comme des veillées musicales. Sur scène, le décor est composé de valises, lanternes, dentelles, objets anciens et tissus récupérés. C’est un théâtre miniature et nomade.

Le groupe y déploie une magie simple, acoustique, qui semble surgir d’un monde parallèle ou d’un rêve ancien.

Ce premier chapitre pose les bases d’un univers musical libre, profondément narratif, à la croisée des contes et des ruines modernes.

Déjà, Ödland invente un folklore à venir.

3

Une Europe hantée

Avec Sankta Lucia (2011), Ödland entame un grand voyage à travers l’Europe porté par des mélodies plus sombres, engagées et fantomatiques.

Ce deuxième album est conçu comme une folle traversée, un recueil de contes hantés où revivent des légendes païennes, des souvenirs de guerre et des paysages oubliés.

Album Sankta Lucia (2011)

Le morceau Østersøen, notamment, donne lieu à un clip en papier stop motion, coréalisé par Lorenzo Papace et Vincent Pianina.

Ce petit bijou visuel, entièrement fabriqué à la main, est salué pour sa poésie minutieuse et sa capacité à faire naître, image par image, un monde flottant entre rêve poésie sur la mer Baltique.

Ce travail artisanal affirme une méthode : créer lentement, à contre-courant de l’immédiateté numérique.

Dans une chanson comme Trains possibles, le groupe interroge l’histoire européenne, ses fractures, ses idéaux effondrés. Ödland s’empare des ruines du siècle passé pour y faire résonner des récits de résistance ou d’exil. Le train s’y affirme encore comme une métaphore obsédante du Progrès.

À cette époque, le groupe intensifie ses tournées à travers le continent. Lyon, Vienne, Varsovie, Budapest, Šiauliai, Venise, Thessaloniki, Delphes, Ljubljana, Craco

Chaque escale devient une occasion de filmer, de chanter, de documenter, comme une cartographie sensible du vieux continent. Ödland filme ses clips sur les lieux mêmes des chansons, à la manière de pèlerinages poétiques.

Avec cet album, Ödland affirme une voix singulière dans le paysage musical : à la fois rêveuse et documentée, lyrique et critique, ancrée dans les ruines d’un continent qui cherche encore ses fantômes.

Concert de sortie de Sankta Lucia, Nouveau Théâtre du Huitième de Lyon (Novembre 2011)

4

Méditerranée et fables mythologiques

En 2013, Galaktoboureko emmène le groupe en Grèce et en Turquie.

Album Galaktoboureko (2013)

L’album s’imprègne des rythmes traditionnels de la Méditerranée orientale, du rebetiko et de la musique turque, tout en conservant son esthétique acoustique singulière.

Baglama, bouzouki et mandole viennent dialoguer avec piano, violon, flûte et violoncelle, mêlant musique de chambre et folklore oriental.

Deux musiciennes rejoignent alors l’aventure : Lucie Lacour (violoncelle) et Mélodie Carecchio (flûte), enrichissant l’ensemble d’une dimension plus orchestrale et classique. Le groupe s’affirme en formation de chambre nomade.

Photo : Thibaut Betemps

Certaines pièces sont ouvertement festives (Ce soir je bois), d’autres volontairement énigmatiques (Ménades et satyres), tandis que des titres comme Un baiser dans la nuit renouent avec la mélancolie nocturne qui traverse tout l’univers du groupe.

La chanson Orphelin, faussement naïve, joue sur l’idée d’une émancipation joyeuse face au destin, réaffirmant une forme d’indépendance radicale : « On est tous des orphelins quand on prend sa vie en main ».

Trois clips viennent illustrer l’univers de l’album : une animation en papier découpé pour Galaktoboureko, un noir et blanc mélancolique pour Un baiser dans la nuit, et une fugue onirique filmée en infrarouge pour Serait-ce un rêve ?.

Tous renforcent la dimension visuelle, artisanale et étrange du groupe.

5

Utopies déchues, étoiles mortes et rêves radioactifs

Avec Comète, paru le 13 décembre 2015, Ödland prend de l’altitude. L’Europe est toujours présente, mais vue d’ailleurs, à travers les hublots d’une capsule intersidérale.

Album Comète (2015)

Le groupe entame un cycle spatial et politique, où les images scientifiques et les instruments électroniques se tressent à une tradition de chanson poétique.

C’est l’album de la chute, du vertige, de la désillusion cosmique, à commencer par la chanson éponyme Comète, où l’astre en fusion devient la métaphore d’un idéal qui s’autodétruit par sa propre trajectoire.

Le clip Après avoir décroché les étoiles a été tourné en Bulgarie, sur les hauteurs de Buzludja, une ruine socialiste au design futuriste, symbole déchu d’un idéal politique.

Le bâtiment, véritable OVNI d’architecture brutaliste, devient dans ce film une fusée de papier prête à décoller vers la planète Terre.

Tournées en caméra infrarouge, les séquences capturent les paysages comme un monde parallèle, glacial et spectral. S’y mêlent des images en stop motion, entièrement conçues à la main par Lorenzo Papace : maquettes en papier, fumées de coton, décors peints.

La chanson évoque la chute des utopies dans une galaxie de regrets et de beauté.

Cet album se déploie sur 67 minutes, dans un foisonnement d’influences : musique folklorique d’Europe de l’Est, fragments de hip-hop, musiques savantes, et une exploration plus poussée des synthétiseurs

Les instruments électroniques — synthétiseurs, boîtes à rythme — prennent une place nouvelle dans la palette du groupe.

Cette alliance inédite entre acoustique et électronique, folk et science-fiction, est rendue possible grâce à un mixage fin et organique assuré par le studio Mikrokosm à Lyon, qui permet à la texture fragile des cordes de dialoguer avec les nappes synthétiques, sans que l’une n’écrase l’autre.

Avec À Kalachi, Ödland explore un fait divers mystérieux et réel : celui d’un village du Kazakhstan frappé par une étrange épidémie de sommeil.

Cette chanson transforme le récit en une élégie somnambule, où la répétition hypnotique du refrain «À Kalachi, c’est toujours la nuit » évoque la perte du temps, de la mémoire et du jour. Le groupe fait de ce mystère un chant suspendu, entre rêve et désastre industriel caché.

Dans Bambi, une figure orpheline et naïve est confrontée à la ruine d’un monde industriel.

La chanson, sous ses airs légers, devient un parcours initiatique brutal : celui de la prise de conscience dans un paysage ravagé par les humains. C’est une parabole moderne et cruelle, où l’innocence rencontre la désolation, dans un monde post-apocalyptique où les illusions sont brisées.

Avenue de la Nation Radieuse développe une vision critique et poétique de l’urbanisme moderniste hérité des utopies architecturales portées par des figures comme Le Corbusier. Le titre évoque explicitement la « Ville radieuse », projet emblématique d’une cité idéale rationalisée et hiérarchisée.

Le morceau met en scène une narratrice errant dans un paysage urbain figé, minéral et impersonnel. L’écriture minimaliste, à la première personne, traduit une perte de repères dans ce monde béton, un sentiment d’absurde et d’aliénation face à une modernité sans horizon.

Une chanson crite par Lorenzo Papace lors d’une résidence à Minsk, Bélarus, dont l’architecture brutaliste l’a profondément marqué. Durant son séjour, il photographie méthodiquement les formes géométriques, imposantes et solennelles de cette ville reconstruite après la Seconde Guerre mondiale selon les canons soviétiques.

Ces images accompagnent le clip. Le résultat est une œuvre audiovisuelle où musique, texte et photographie dialoguent pour questionner les vestiges d’un rêve moderniste devenu solitude architecturale.

Enfin, Sloviansk Wedding Song se penche sur l’éclatement de la guerre entre l’Ukraine et la Russie à travers les yeux d’une mariée.

Ce qui devait être une fête devient un champ de bataille, un mariage ensanglanté par les rapports de force et les jeux de pouvoir.

Cette chanson témoigne de l’engagement poétique d’Ödland : dire le monde sans slogan, c’est-à-dire sans réduire la complexité des événements à des messages simplistes ou manichéens. Loin du didactisme, Ödland préfère l’ambiguïté.

Avec Comète, Ödland pousse plus loin encore sa réflexion sur la mémoire, la technique, l’humanité et son effondrement possible — mais toujours avec poésie, distance, et le souci du chant.

6

CLAIR-OBCUR ACOUSTIQUE

En 2019, Ödland enregistre un album live intimiste dans la salle lyonnaise de l’Épicerie Moderne. Ce concert acoustique marque un retour à l’essentiel, sans machines, avec une mise en scène sobre et des arrangements épurés.

Sur scène : Lorenzo Papace (pianet, mandole), Alizée Bingöllü (chant, concertina, ukulélé), Léa Bingöllü (violon, scie musicale), Lucie Lacour (violoncelle), Mélodie Carecchio (flûte) et, pour la première fois, Sylvain Kaalau aux percussions.

C’est un moment-charnière : le groupe affirme sa volonté de rester acoustique, de créer une musique vivante, jouée sans artifice. On y entend les respirations, les silences, le grain des voix et des archets. Loin du perfectionnisme numérique, Ödland assume le fragile, le vibrant, l’imparfait.

Le groupe joue ce qu’il est, un collectif fidèle à son esthétique, à sa liberté, à sa poésie. Un groupe qui sait que la beauté naît parfois du silence, de l’économie, de la simplicité. Et que dans ce dépouillement peut se loger une profondeur nouvelle.

Parmi les chansons interprétées lors de ce concert, trois morceaux forment un triptyque aux résonances libertaires et écologiques affirmées : Notre grand drapeau noir, Toi le flic et Adieu. Sans jamais tomber dans le militantisme simpliste, ces chansons dessinent les contours d’un imaginaire critique et poétique.

Notre grand drapeau noir évoque un vent de révolte et de dignité, une marche en fanfare vers une utopie libertaire et joyeuse. Le texte y décline un rejet du pouvoir sous toutes ses formes, et appelle à la désobéissance.

Toi le flic interroge la figure de l’autorité.

Enfin, Adieu est une ballade de séparation douce-amère, adressée à un monde dont il faut faire le deuil. Le texte exprime une volonté de rupture radicale avec la société industrielle.

Ces trois chansons sont autant de chants d’adieu et de recommencement, de résistances discrètes et de refus lumineux.

Dans la chaleur du concert, portés par des arrangements sobres et habités, ils deviennent des manifestes poétiques pour un autre monde possible.

7

Marée noire et songes salés

Après plusieurs années de maturation, Ödland revient en 2024 avec un double projet aux allures d’odyssée : la comédie musicale théâtrale Des vagues, et l’EP immersif Le bateau blanc.

Ces deux œuvres, distinctes mais liées par leur univers maritime, explorent la mémoire, la disparition, les cauchemars et les fantômes d’un monde oublié.

Des vagues

Des vagues, écrit par Alizée Bingöllü (texte, mise en scène) et composé par Lorenzo Papace (musique, scénographie), est un spectacle poétique, radical, hanté.

La musique y prend une forme libre, proche du lied dramatique, entre piano spectral, violon en apesanteur, et voix suspendues.

Des vagues raconte l’histoire d’un bateau isolé en mer, peuplé de personnages déréglés, portés par le vent et la mémoire, jusqu’à ce que les chansons les révèlent. La musique, à la fois acoustique, modale, dramatique et mélancolique, épouse les mouvements du navire : tangage, rupture, apnée, illumination.

Le piano instable et spectral de Lorenzo compose des climats émotionnels mouvants, où s’infiltrent le cri, l’ironie ou la tendresse. Le violon de Léa trace un contrepoint comme autant d’éclats d’un passé qui revient.

Cette œuvre explore le théâtre comme lieu de réminiscences. Les chansons comme Albertine se souvient, Des flammes ou L’immense cosmos déconstruisent la mémoire, l’intime, les héritages familiaux, dans une langue précise, parfois brutale, toujours poétique.

La pièce met en scène un monde en train de se déliter — écologiquement, politiquement, affectivement. Elle parle de la maternité comme acte de résistance, de la violence patriarcale comme noyau des naufrages collectifs, de l’art comme geste de survie.

Mais Des vagues n’est pas une pièce à thèse. C’est une œuvre ambivalente, où le grotesque côtoie la grâce, où le rire surgit là où on ne l’attend pas. Loin des manifestes, elle laisse au public la liberté d’interprétation, et c’est peut-être là sa force la plus subversive : refuser la simplification. Ce théâtre d’Ödland est hanté, politique, mais jamais démonstratif.

Le bateau blanc

Dans la continuité de cette création, le groupe publie un EP intitulé Le bateau blanc, composé de trois titres : Le bateau blanc, Coup de vent et Les landes oubliées.

Ces chansons prolongent le monde de la pièce sans en faire partie directement.

Ces chansons prolongent les obsessions anciennes du groupe : le rapport au folklore, l’étrangeté des paysages, la critique poétique de la civilisation industrielle, la mémoire comme ruine.

Le rituel des concerts devient ici presque une cérémonie d’exorcisme, où les spectateurs sont convoqués comme témoins d’un monde disparu.

Ödland y affirme une dramaturgie puissante, qui synthétise toutes ses pratiques : le récit, le son, l’artisanat, la scène, le collectif.

Avec Des vagues et Le bateau blanc, Ödland parvient à un sommet de cohérence : esthétique, politique, narrative.

Le groupe y déploie tout ce qui fait sa singularité — le soin des formes, l’audace des sujets, la beauté fragile de ses arrangements — tout en renouvelant ses moyens d’expression.

Le bateau blanc agit comme une allégorie flottante, un microcosme tragique suspendu dans le temps. La chanson titre évoque un huis clos maritime où le passé et l’identité s’effondrent.

Sa forme libre, sa dramaturgie musicale, ses harmonies altérées en font une pièce pivot dans l’univers d’Ödland.

La chanson Les landes oubliées, quant à elle, synthétise l’univers d’Ödland : folklore rêvé, horreur cosmique, mémoire fantôme d’une civilisation industrielle effondrée.

Enfin, Coup de vent, chanson dramatique et elliptique, plonge l’auditeur dans la violence d’une scène de disparition en mer.

Avec Des vagues et Le bateau blanc, Ödland parvient à un sommet de cohérence : esthétique, politique, narrative.

Le groupe y déploie tout ce qui fait sa singularité — le soin des formes, l’audace des sujets, la beauté fragile de ses arrangements — tout en renouvelant ses moyens d’expression.

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Tracer un sentier

Depuis 2008, Ödland trace un sentier à contre-courant des flux dominants.

Dans un monde saturé de bruit, de vitesse et d’images jetables, leur démarche artisanale et exigeante s’apparente à une forme de résistance poétique.

Ce n’est pas un retour au passé, mais une manière de réinvestir le temps, la matière, l’imaginaire.

Ce sentier — tortueux, hanté, lumineux — relie des chansons qui sont autant de récits, de mondes en miniature, de territoires mentaux où l’on voyage sans carte. Il passe par les ruines de l’utopie, les légendes d’Europe, les désastres oubliés, les visages aimés et les rêves enfuis.

Chaque album, chaque concert, chaque vidéo, chaque scénographie devient une balise dans cet espace déroutant, voire inquiétant.

Ödland n’a jamais réellement suivi les règles de l’industrie ni les modes passagères. Leur projet est une construction lente, profondément libre, où la musique, le théâtre, la narration, la recherche sonore et le geste se répondent. Ce qu’ils et elles proposent, c’est un monde parallèle, fragile et cohérent, nourri de deuils, de merveilles et d’absurde.

Tracer un sentier, c’est prendre le risque de se perdre pour mieux inventer. Et dans les méandres de cette œuvre foisonnante, quelque chose demeure : une fidélité intemporelle à ce qui échappe, une attention à ce qui murmure dans le noir, une foi dans la poésie et le mystère.

Dreamfolk — Tous droits réservés © ÖDLAND

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